dimanche 28 août 2011

Préparation d'une toile pour ARTNIM/ 3 (suite)




Préparation d'une toile pour ARTNIM/ 3


A ce jour j'ai commencé la mise en couleur. Comme d'habitude je crée mes coloris d'après les théories d'Itten (membre du Bauhaus); vu ma gamme usuelle de tons proche des sanguines, ocres et mines graphites, je travaille à l'inverse de la logique du cercle chromatique (d'abord orange, vert et violet etc...)je mélange en quantité égale jaune primaire, bleu cyan et rouge magenta, ce qui me donne un noir que je fais basculer vers les couleurs de terre en ajoutant une goutte de jaune primaire ou de magenta. Je ne mélange jamais de blanc dans ces tons là, je me sers du blanc en tant que blanc directement sur la toile. La technique se rapproche du lavis. Je n'ai que 24 heures de travail (4 jours X 6 heures)sur ma toile à ce jour pour ce qui est de la couleur...

dimanche 21 août 2011

Préparation d'une toile pour ARTNIM/ 2


Deux chassis identiques ont été installés côte à côte, une toile sera investie d'un dessin très précis et la seconde sera montée en même temps mais à main levée sans préparation. C'est une habitude de travail prise à Tanis où après une journée de dessin précis au millimètre, le besoin de m'exprimer sans contrainte s'imposait pour conclure l'après-midi : la stricte analyse me permettait de traduire en toute liberté sur le papier le dessin préalablement détaillé à l'extrême, exercice nécessaire aux publications de la mission.







A ce jour j'ai fini de redessiner mon projet sur le support définitif qui m'est familier:
Une toile de 0,75m par 1,80m de lin moiré. La toile est tendue sur un chassis conçu sur mesure et enduite seulement sur la partie à peindre. Le panneau est destiné à être monté à la japonaise, il doit garder sa souplesse et pouvoir se rouler. J'avais déjà utilisé cette technique jadis, du temps où je transformais les aquarelles de David Roberts en grands décors muraux. La seule subtilité est de bien doser la teneur en eau de l'apprêt puis de la peinture, il ne faut pas que la couleur se diffuse anarchiquement sur le tissu. Une fois le dessin reproduit par technique de quadrillage en partant de l'axe central, je passe une couche de blanc transparent qui maintient mon dessin lisible mais qui évite de salir ma mise en couleur en étalant la mine graphite.

mardi 16 août 2011

Préparation d'une toile pour ARTNIM/ 1



Après avoir soumis ma maquette à Françoise Souchaud, il a été convenu de supprimer la felouque...devenue anecdotique:
Le projet m'a semblé lui plaire ainsi qu'à Pierre...c'est très motivant.

C'était également l'avis de Mad Meg, ma fille ainée, mais surtout artiste de haut niveau dont l'avis m'est toujours très précieux: c'est elle qui est d'ailleurs à l'origine du choix de ces petits objets que j'ai laissé tomber dans un vase pour les observer en situation.

lundi 15 août 2011

REPRISE EN MAIN DE MES PINCEAUX




A la suite de la visite de Françoise et Pierre Souchaud fin juillet 2011, je relève le défi de mon amie galeriste et accepte de réaliser une toile pour le 15 septembre afin de participer au salon nîmois ARTNIM du 23 au 26 septembre 2011...


Françoise m'impose une contrainte qui me bloque: elle voudrait une felouque, ce qui représente pour moi une image d'Epinal de l'Egypte et qui de plus ne correspond pas à ce que je connais de ce pays...(Tanis a bien été un port, mais avant JC!)
J'interprète cette demande comme un désir de me pousser à travailler sur des sujets plus universels que l'accumulation d'objets antiques qui peuvent paraître réservés à des initiés.

J’ai alors repris la réflexion qui m’emmène régulièrement naviguer sur des vestiges remodelés par l’usure. L’attirance mélancolique d’un monde disparu. Celui-ci prend l’apparence d’un passé archéologique, mais il s’agit également d’un passé récent englouti par le temps, l’enfance.

L’accumulation d’objets, façonnés par l’homme, retournés à la terre, permet une relecture de ces derniers : à la durée de vie éphémère qu’ils ont eu s’oppose la durée illimitée d’enfouissement qu’ils ont.

Lorsqu’ils « sortiront au jour » à nouveau, ils auront acquis une nouvelle vérité avec une nouvelle apparence.

J’ai choisi de montrer de petits jouets qui appartenaient à mon père né en 1905, et que j’avais le droit de sortir de leur précieux emballage une fois par an, si j’étais très sage. (Ce choix me paraît plus universel que des objets antiques.)

Ils m’évoquent ces merveilleux « modèles » égyptiens trouvés dans les tombes de l’Ancien Empire , petites figurines de bois peint, avec barques, maisonnettes, meules à grain etc… enfin tout ce qui décrivait le métier du défunt de son vivant.

La salle qui les contient au Musée du Caire m’a toujours attirée comme un aimant.

D’égyptien, il y a l’empilement évoquant l’antichambre du tombeau de Toutankhamon ou de Psousenes lors de leurs découvertes…

La felouque aux voiles gonflées de vie, qui surmonte l’amoncellement de toute cette mémoire enfouie navigue de droite à gauche. Elle ressemble à un jouet.

Si elle basculait de l’autre coté de la ligne, elle aurait la place de s’incruster.